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8 septembre 2015 2 08 /09 /septembre /2015 11:45
Petite histoire de Lasbordes

Dans les articles qui vont suivre, nous allons nous attacher à essayer de découvrir un peu de l'histoire de Lasbordes à Arue, qui je pense est assez représentative des anciennes métairies d'Arue et des petites Landes en Général.

Arue, petite commune du nord-est des Landes, à 4 km de Roquefort, comportait environ une centaine de Maisons comme celle-ci depuis le milieu du XVIIIème siècle, jusqu'à la fin du siècle suivant. Durant cette période leur nombre et leur nom n'ont pratiquement pas changé, même si elles étaient reconstruites ou transformées régulièrement. Ces maisons étaient souvent regroupées par quartier avec un airial commun ou plus indépendantes à proximité du bourg. C'est le cas de Lasbordes.

On retrouve donc ce lieu-dit sur la carte de Belleyme (levée au XVIIIème siècle), sur la carte d'état-major (milieu XIXème) et dans les registres paroissiaux les plus anciens. Le lieu est situé à 1250m du bourg, à quelque distance de la route Arue-Lencouacq, et du Lieu-dit "Pas du Ka" (objet d'un article sur ce même blog) et un ruisseau passe à 200m de la maison.

Dans un passé récent on différenciait plutôt Grande- Borde de Petite-Borde, alors que les registres paroissiaux les plus anciens font toujours mention de "Lasbordes" .

Si une "borde" de manière plus locale désignait une bergerie couverte de chaume, par opposition au parc qui lui succéda recouvert de tuiles, le terme, d'origine occitane, pouvait aussi bien désigner un bâtiment agricole, une bergerie, qu'une métairie (avec quelquefois sous-entendu l'idée d'une couverture de chaume). Ici le pluriel peut désigner soit l'ensemble des bâtiments : habitation et bâtiments agricoles, soit la métairie (Grande-Borde) et la brasserie (Petite-Borde) laquelle n'apparaît pas encore sur le cadastre de 1813. On peut rappeler qu'une brasserie était habitée par des personnes qui travaillaient dans les champs pour le compte du métayer ou du propriétaire, et qui ne possédaient pas d'animaux de trait alors que le statut du métayer était plus enviable (seulement au XVIIIème siècle).

La métairie qui couvre une vingtaine d'hectares (dont une partie achetée en 1860 lors de la vente des communaux) possède un champ qui atteignait pratiquement 10 ha, superficie reconnue dans les Landes pour permettre à une famille de subvenir à ses besoins. Ce champ comportait une petite vigne, des fruitiers et deux jardins potagers dont un assez humide.

Cadastre de 1813

Cadastre de 1813

Une série de prairies de fauche bordait le ruisseau avec un lavoir dont les restes existent encore. Ces prairies actuellement sont recouverte d'un taillis d'aulnes mais on aperçoit encore très nettement tous les barados (talus) qui bordent et séparent ces prairies les unes des autres.

Tout au nord d'une parcelle en pointe proche des communaux il y avait le parc, mentionné sur le cadastre de 1813. Ce parc permettait aux moutons de Lasbordes de profiter du parcours des landes communales, comme presque toutes les métairies de la commune.

Enfin sur l'airial on trouve divers bâtiments, dont une grange remaniée dans les années 50, intégrant les piliers de pierres de l'ancienne parguere dans son mur, divers baraquements de bois et le four à pain, complet et encore en état de nos jours.

Jusqu'au début des années 70 une borde charretière au toit de chaume trônait encore sur l'airial dominant l'aire de battage du seigle dont on ne perçoit plus l'existence que par la présence d'argile dans le sol. (voir article sur les bordes page 5 )

L'airial était recouvert de chênes centenaires dont il ne reste que quelques exemplaires dont 2 très gros. Lors du rachat aux papeteries de la Petite Borde par mon Grand-père dans les années 50, celui-ci avait dû lutter âprement pour arriver à conserver ces chênes magnifiques.

 Le cadastre de 1813 nous révèle l'existence d'une maison carrée, et la présence de trois bâtiments couverts de chaume (représentés en jaune sur le document ci-dessus) dont une bergerie courbe typique de ce coin des Petites Landes de Roquefort et étudiées par Pierres Toulgouat. Pratiquement 1 maison sur 2 à Arue possédait ce type de Bergerie dont le toit de chaume dominait la "parguère" sorte d'enclos en arrondi où les moutons étaient parqués avant de sortir. Cette parguère faite de bois dans toutes les landes était souvent en pierre sur notre commune grâce à la proximité d' affleurements aux limites d'Arue.

Les lieux étant décrits nous découvrirons dans nos prochains articles qui étaient les gens qui habitèrent cette maison grâce aux registres d'état-civil et paroissiaux, les recensements, quels en furent les propriétaires successifs et comment vivait cette métairie, puisque les comptes du début du XXème siècle sont parvenus jusqu'à nous. 

Champ en 1950 vue aérienne IGN

Champ en 1950 vue aérienne IGN

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