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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 21:49

 

           Depuis la révolution les communes ont eu du mal à faire face à des dépenses souvent lourdes. La commune d'Arue n'échappait pas à la règle et l'état de l'église et les travaux qui en découlaient, reviennent souvent dans les délibérations du conseil municipal.

Le 13 décembre 1808 le conseil municipal ainsi que les principaux propriétaires (Contribuables) d'Arue délibèrent en assemblée sur le décret impérial du 28 août disant que l'église d'Arue devait être supprimée. Arguant du fait que beaucoup de paroissiens se trouvaient à l'est de la grande route et qu'ils se trouveraient éloignés par de mauvais chemins et ruisseaux de trois lieues de l'église de Cachen, ils s'engagent à verser au vicaire d'Arue la somme annuelle de 450 francs et le vicaire pourra profiter d'un presbytère communal avec un jardin, le tout à proximité de l'église.

On le voit la taille des territoires et les distances importantes entre les églises constituaient une réelle difficulté aussi pour les curés qui avaient en outre besoin d'êtres logés dans un presbytère.

 Le 19  juin 1838 le maire d'Arue écrit au préfet : il demande au préfet l'érection de l'église d'Arue en "succursalle" et justifie sa demande en expliquant qu'ils vont pouvoir faire des réparations au presbytère en récupérant des landes communales qui avaient été usurpées et en les revendant pour obtenir la somme nécessaire aux travaux. Il s'agit en fait de la vente de communaux faite le 16 juin à Vincent  Maurrin propriétaire à Maillères.

 

 

Vente aux enchères que j'avais évoquée au cours de la communication que j'avais faite lors de la réunion de la société de Borda à Arue le 21 septembre 2013. En effet cette vente me semblait être une régularisation d'usurpation de communaux. Mais je n'avais alors aucun élément me permettant de vérifier cette hypothèse. Or la lettre du maire d'Arue du 19 juin au préfet nous confirme bien qu'il s'agissait bien de Landes usurpées et on voit bien, sur le procès verbal de cette vente que les enchères de vincent Maurrin, "l'usurpateur" ne sont pas suivies de surenchères sur aucun des lots, ce qui avait éveillé ma curiosité et m'avait amené à penser qu'il pouvait s'agir d'une fausse vente aux enchères.

 

Vincent Maurrin régularisait une situation qui durait depuis l'établissement du cadastre et la commune récupérait des fonds pour entretenir église et presbytère.

 

 

 

 

presbytère (3)

 

 

Le 27 septembre de la même année le conseil de fabrique de la paroisse de Cachen se réunissait dans la sacristie de l'église de Cachen, en présence du maire Pierre Bernadet, du désservant l'abbé Labbé que l'on retrouve encore une fois, et des autres membres de la fabrique. Le conseil considère que vu l'étendue de la paroisse, plusieurs "lieues de pays", que ce territoire divisé en 4 sections comportant chacune sa propre église, et que la taille de celle de Cachen ne permettant de contenir que le quart des paroissiens ils sont d'accord pour qu'Arue soit érigée en succursalle. L'avis de L'abbé Labbé, originaire d'Arue a-t-il eu une influence quelquonque , ou seuls les faits ont dicté cette décision ? 

Le 14 novembre 1840 le curé d'Arue l'Abbé Tastet écrit au préfet pour lui signaler l'état déplorable de l'église d'Arue et des ornements religieux, église érigée en succursalle au début de l'année. Il lui demande d'intervenir auprès du maire pour lui faire vendre des communaux enclavés dans des propriétés privées afin de pourvoir aux frais de réhabilitation de l'église. Il dénonce l'incapacité du maire à gérer les affaires de la commune qu'il délègue à un propriétaire forain qui fait passer ses intérêts propres avant ceux de la commune. Le maire était Barthélémy Mothes que l'on a déjà évoqué; quant au propriétaire forain je ne l'ai pas encore identifié.

Déjà lors du conseil municipal du 10 novembre 1837 l'état de délabrement de l'église d'Arue était le sujet de la réunion du conseil. Devant l'urgence des travaux il était décidé d'attribuer une somme aux réparations, somme insuffisante et qui n'a pas permi à l'appel d'offre de trouver preneur. Aussi il fût décidé de demander un secours au préfet.

On le voit ces quelques exemples de délibérations nous montrent bien la situation précaire des églises au début du XIXème siècle. A Arue l'état de l'église ira en se dégradant jusqu'à son remplacement au début du XXème siècle par un tout nouveau bâtiment mais ce sera là l'objet d'un prochain article.


affiche reconstruction

 

A suivre...


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