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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 13:40

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Pierre Labbé est né le 9 fructidor An III ( 26 août 1795) après une période troublée, même dans un endroit aussi reculé que notre petit village d'Arue. En effet en 1791 il y eut de petits soulèvements armés à Arue contre la dîme (pourtant abolie) auxquels son grand-père ainsi qu'un de ses fils (oncle ou père de Pierre) participèrent. Puis il y eut la levée en masse, en fait Arue ne fournit que 2 ou trois hommes. Avec la première coalition, et le passage des troupes se rendant en Espagne, auxquelles il fallait assurer les subsistances, les landais étaient mis à contribution en faisant des charrois avec leurs boeufs.

Inutile de dire qu'ils s'y prêtèrent de mauvaise grâce, et on voit dans les archives qu'il est fait reproche au maire d'Arue que les bouviers réquisitionnés ne sont pas présentés. Ou bien même encore que le foin fourni n'était pas de bonne qualité.

C'est dans ce contexte donc que Pierre Labbé Débuta sa vie à Loustaounaou à Arue. La maison assez grande, abritait son Père Jean Labbé et sa mère Marie Dauba, mais aussi son oncle Michel et sa femme Jeanne Dauba la soeur de Marie, qui était aussi sa marraine. Son grand-père et parrain Pierre vivait avec eux. Il était veuf de Marguerite Labarbe morte en 1791.Enfin il y avait aussi Agne Labbé la soeur du grand-père qui mourut en 1802. Voila donc l'entourage familial tel qu'il était en 1800, il faudrait peut-être y ajouter un ou deux domestiques ou ouvriers agricoles dont on trouve la trace en tous cas dans les années 1820. 

En mars 1804, alors qu'il n'a que neuf ans son père meurt, suivi le mois d'après par son grand-père. Pierre se retrouve alors fils unique élevé par sa mère, sa tante et son oncle Michel qui devient chef du tinel.

Michel était un personnage important dans la famille : Il est resté longtemps conseiller municipal (1800), puis adjoint (1815) et finalement maire d'Arue (1830) et c'est lui (peut-être avec son père Pierre) qui acheta les deux métairies de Patach et Jeanbaylet (an VIII et an XII).

Michel et Jeanne eurent de nombreux enfants (7), dont deux seulement atteignirent l'âge adulte Jean  et le petit dernier "Petitoun" surnom qu'il conserva, puisqu'il figure sur son acte de décès en 1897. Petitoun est plus connu sous le nom de l'abbé Labbé, personnage cultivé et interressant, curé de Lencouacq, qui fera l'objet d'un autre article.

Pierre labbé se retrouva de fait l'aîné des enfants, et il semble que son oncle ne négligea pas son éducation, (dont malheureusement je n'ai pas de trace). On le voit par sa signature, sa manière de rédiger et par le poste de secrétaire de mairie qu'il occupa à partir du 20 mai 1815 à l'age de 20 ans. C'est au cours de cette même année 1815 qu'eut lieu la conscription. Il demanda son ajournement au motif qu'il était fils de veuve, et fut en fait réformé du fait de sa petite taille 1.48m ! (Tous ces actes sont visibles dans l'album "actes Pierre  Labbé ".)

Par contre dans le recensement de 1819 Pierre Labbé n'apparait pas : il n'était pas à l'armée puisqu'on l' a vu il était réformé. S'agit-il d'un oubli ? Il y a en effet quelques petites erreurs sur l'âge de son cousin Jean notamment. S'il n'était pas à Loustaounaou où était-il ?

Deux ans avant son mariage, en 1828 eut lieu le partage de Loustaounaou. La maison s'était transmise de génération en génération. Il semblerait cependant, hypothèse à vérifier, qu'il ait pu y avoir des actes de renonciation (renonciation d'Anne Labbé en 1793 chez M° Sensey, acte malheureusement non communicable).

En 1828 donc, Pierre Labbé partage avec son oncle Michel Loustaounaou, et les deux métairies récemment acquises et qui entourent la vieille maison familiale. Il héritera, après un léger redécoupage des parcelles sur l'airial, des maisons de Jeanbaylet et Patach, Michel, représentant la branche ainée conservant Loustaounaou. Le troupeau, bien commun, ne sera partagé que plus tard.(voir dans les actes).

En novembre 1829 Pierre Labbé passe un contrat de mariage avec sa future épouse Marie Sabathé, originaire de la maison de Pouybaquedis à Lencouacq. Elle est issue d'une famille de petits propriétaires (laboureurs) et fait remarquable ses frères et soeurs arrivèrent nombreux à l'âge adulte : ils étaient sept enfants à la succession de leur père le 8 août 1839 !

Comment Pierre a-t-il rencontré Marie ?

Nous n'avons évidemment pas d'éléments précis pour répondre à cette question, mais j'ai imaginé dans le récit de sa vie qu'ils s'étaient connus par Jean Sabathé, un des frères de Marie. En effet ils devaient être assez proches puisqu'en 1861 Pierre et Jean achèteront ensemble des communaux à Lencouacq. 

Le mariage proprement dit eut lieu le 13 février 1830 comme souvent à cette époque les mariages se déroulaient l'hiver, époque où il n'y avait pas trop de travail dans les champs. Cet hiver 1830 fut un hiver particulièrement rigoureux puisqu'on patinait à Bayonne sur l'Adour, que les glaçons charriés par la Garonne endommagèrent des bâteaux à Bordeaux, et que les gens dans les Landes entendaient le gel faire craquer les chênes ! Dans la semaine qui précéda le mariage de Pierre et Marie les Landes furent recouvertes de neige.

Pierre et Marie Sabathé eurent quatre enfants dont seuls deux survécurent : François (1831-1900) et Jean (1835-1898).

Les descendants de François et de Jean constituent les seuls descendants de Pierre Labbé et Marguerite Labarbe qui ont eu huit enfants entre 1759 et 1776 dont Jean  et Michel époux des soeurs Dauba et Anne (celle de l'acte de renonciation) dont la branche s'éteint avec son petit-fils Georges Clavé en 1894.

 Vous me suivez encore ?

Pour vous guider dans les générations reportez vous au tableau ascendant simplifié, en fin d'article "quelques repères dans le temps".

Je manque encore un peu de documentation sur la seconde partie de la vie de Pierre Labbé. Je sais seulement qu'il était toujours conseiller municipal et ce même après le décès en 1834 de Michel son oncle qui était maire. Il semble aussi qu'il s'occupait de la fabrique (qui gère les biens de l'église) puisqu'il intervient auprès du préfet le 25 mars 1848, pour défendre de la convoitise du maire, une parcelle de pin appartenant à l'église. Il signe : Pierre Labbé Trésorier.

Il habitera sa Maison de Jeanbaylet au moins jusqu'en 1866 puisque le recensement de cette année là le fait apparaitre avec sa femme Marie et une domestique.

Il Mourra, malade à Roquefort le 25 décembre 1870 dans la propriété de Derrière Château achetée en 1867 par son fils François (Lieu dit situé au fond de la place de la Pologne et actuellement appartenant à la ville de Roquefort).  
 par labbe.arue.over-blog.com

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